Déclaration porononcée lors du vernissage de l’exposition « Mais-L’Ange », à la Radbühne de Neuf-Brisach (France) le 20 septembre 2014.
1. Introduction
2. La question du Nouveau
2. 1. L’esprit Nouveau (occulté de la déclaration)
2. 2. Le Nouveau : une apparition
2. 3. La lettre « e » dans le « projet e »
2. 4. « L’autre chose »
3. La question du « Tout »
3. 1. « La chaîn’e »
3. 2. Dans le cœur du problème
4. Les origines du projet E’ye : une frise
4.1. Les qualités de la frise
4.2. La question du climat
4.3. L’épaisseur du Temps
4.4. La 1ère série E’ye I – 1
Notes et références
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1. Introduction
Il me semble qu’il est indispensable d’introduire la « parole » dans l’art. C’est la raison d’être de cette déclaration d’artiste qui va pointer sur 3 orientations qui ont guidé l’élaboration de l’œuvre que vous avez devant les yeux. A savoir :
1. La question du Nouveau ;
2. La question du Tout ;
3. Le Projet E’ye : What is Art ? Qu’est-ce que l’Art ? Quel est le rôle de l’Art ? Et par conséquent le rôle de l’Artiste.
La déclaration devient également une illustration de ma méthode de travail…
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2. La question du Nouveau
Quand j’étais à la faculté d’Arts Plastiques. Les professeurs me disaient souvent, à propos de mes propositions : « Ça été déjà fait… Cela aussi… » Il était difficile de venir avec des propositions nouvelles. (J’insiste sur ce point, car il me semble que l’art c’est surtout une question de nouveauté.)
Il faut dire que du point de vue historique, le XXe siècle était une explosion incroyable de la nouveauté permanente. On n’arrive pas à dénombrer les mouvements et groupes d’artistes.
Et, en même temps, je suis triste de constater qu’aujourd’hui, tous ces efforts conjuguées de toutes ces découvertes artistiques n’ont pas apporter une paix universelle durable. (J’insiste aussi sur ce point, car il me semble que l’art c’est aussi une question de paix.)
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2. 1. L’esprit Nouveau (occulté de la déclaration)
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2. 2. Le Nouveau : une apparition
Entre temps, je n’ai pas été découragé.
J’ai poursuivi ma quête sur le « nouveau », tout en sachant, que le « nouveau » pose problème, car il déroute les spectateurs.
Le poète Rilke parle en ses termes dans son « Lettre à un Jeune Poète » : Le nouveau est là, devant vous, il vous regarde…
C’est en somme une apparition.
Alors, comment faire ?
Toujours poursuivre. Vivre avec l’apparition.
J’ai parlé au singulier, mais en réalité, il faut parler au pluriel. Il s’agit souvent d’une « famille d’apparition ». J’ai ainsi constaté, par exemple, qu’en déplaçant dans un système donné [A], un élément, nous obtenons un nouveau système [B].
En vous épargnant des importants détails (la valeur du cinéma et de la vision filmique – et donc du mouvement.) Nous arrivons au « Projet e ».
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2. 3. La lettre « e » dans le « Projet e »
Ainsi par exemple, à l’origine, la lettre « e » dans le titre « projet e » était un mot de 5 lettres. J’ai caché 4 lettres, en gardant seulement la 1ère lettre, pour obtenir le « projet e ». Et du coup, j’obtenais « autre chose », quelque chose d’inattendue.
Et voilà les deux mots clés qui peuvent définir le « Nouveau » : « le nouveau c’est autre chose ».
En somme cette « gymnastique » de « l’autre chose » va donner, en partie, ce que nous avons devant les yeux. (Eyes en anglais)
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2. 4. « L’autre chose »
Comme je viens de le dire, « l’autre chose » commençait à engendrer une dynamique (horizontale et verticale) inattendue et imprévisible qu’il était important de prendre en considération.
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Je cite quelques projets fruit du principe « d’autre chose » :
1. Le projet « E’ntraînement », une association entre l’art, les arts martiaux et de la religion. L’idée était d’entraîner, à l’improviste, un samedi après-midi, un public volontaire dans un centre-ville.
Par la suite, j’ai proposé le projet au gouvernement, mais en vain…
2. Le projet « Ouvertur’E ». Passer (pour ne pas dire donner) une œuvre, au cours d’une exposition des dessins à des visiteurs de passage. Il y en a eu 42 dessins qui ont été donnés.
3. Le projet E’nvoi : l’acquisition d’une œuvre d’art en un seul clic.
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3. La question du « Tout »
En résumé, le « nouveau » consiste à ne pas faire comme les autres. Si je considère, la « Chaîn’e » de l’équation des données sur l’art. Il suffit d’effectuer un changement à l’intérieur de la chaîne et nous aboutissons à des nouvelles données.
« La Chaîn’E » est une belle opportunité pour introduire le second point de ma déclaration : La question du « Tout ».
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3. 1. « La chaîn’e »
« La chaîn’e » est presque un Tout de ce que peut représenter l’Art et l’artiste (c’est le 3ème point de ma déclaration.) (Voir l’illusrtration)
Je viens de dire « presque », car il a été démontré que le « tout » n’est ni donné, ni donnable (Henri Bergson). Pourquoi ? Gilles Deleuze répond, « c’est parce qu’il est l’Ouvert, et qu’il lui appartient de changer sans cesse ou de faire surgir quelque chose de nouveau, bref de durer. » [3]
Nous constatons qu’à l’intérieur de la réponse de Deleuze, nous obtenons une relation pertinente entre le « tout » et le « nouveau » : c’est à partir d’un tout, ou de son approche, qu’on peut voir surgir quelque chose de nouveau.
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3. 2. Dans le cœur du problème
Ainsi, quand je dis « tout », il s’agit d’un élargissement d’une projection panoramique globalisante. Pour illustrer cette idée, je vais raconter une petite anecdote, que je cite encore, selon les circonstances devant mes élèves : Une œuvre d’art aujourd’hui, doit contenir à la fois, l’ancien et le nouveau testament, l’Iliade et l’Odyssée, ainsi que d’autres monuments culturels.
Et en fait, si l’on regarde le « Projet E’ye : What is Art ? » Nous obtenons un exemple explicite de ce que je viens de dire. Il contient, à la fois, l’ancien et le nouveau testament, l’Iliade et l’Odyssée, mais aussi des monuments de l’art universel.
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4. Les origines du « Projet E’ye : What is Art ? » : une frise
A l’origine, j’ai constaté qu’il était difficile de parler d’une œuvre devant les élèves sans la désigner.
J’ai commencé alors à étudier la question d’une frise d’histoire de l’art qui remonte des origines jusqu’à nos jours. La frise courait le long des murs de la salle. Elle était divisée en trois bandes horizontales d’une taille égale qui comprenait trois registres : 1. Peinture ; 2. Architecture ; 3. Autres (Sculpture, photo, objet)
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4.1. Les qualités de la frise
La frise me permettait de bondir, à tous moments sur une œuvre donnée (Je n’avais pas besoin de chercher et de sortir une planche…) L’œuvre est là, elle était exposée.
Nous pouvons tirer une première constatation. La différence entre parler d’une œuvre et de la montrer. Cette qualité est visible dans le projet E’ye.
Une seconde constatation était de démontrer aux élèves que l’art ne remonte pas à l’aube des temps (du moins d’après nos connaissances actuelles, qui restent encore hypothétique). A l’échelle de l’âge de la planète, l’art est relativement jeune.
L’âge de l’univers : 13,8 milliard d’années
L’âge de la terre : 4,54 milliards d’années ;
L’âge de l’humanité : 2,9 millions d’années ;
Le climat européen actuel : 80,000 ans.
L’art donc n’apparaît qu’à partir du IIIe millénaire en occident (Ve en chine).
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4.2. La question du climat
Les balbutiements de l’art n’étaient possibles qu’à partir d’une certaine maîtrise de la vie domestique. Il fallait d’abord se loger, se nourrir, etc. Mais vous pouvez constater, aussitôt, que pour se loger, se nourrir et boire, l’art est déjà présent, il y avait dès le départ, une association intime entre l’art et la naissance de l’humanité.
Le climat actuel remonte au VIIIe millénaire. Il a fallu attendre presque 50,000 ans avant de voir l’éclosion d’un esprit artistique qui cherche à produire des objets originaux. En somme (et sans entrer dans des détails) il y avait à l’origine une relation magique entre les œuvres et les personnes, qui a en quelque sorte disparu aujourd’hui.
Pour résumer, il n’y a pas eu un « big bang » de l’art sur terre. Il y a eu des étincelles sporadiques et éparpillées en Europe septentrionale.
Les véritables éclosions artistiques vont prendre racine à partir d’une condition indispensable : la douceur d’un climat tempéré : l’Egypte, la Mésopotamie, les Cyclades, la Grèce, L’Italie. Ainsi, la douce chaleur de ces régions reflètent la chaleur incandescente des arts.
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4.3. L’épaisseur du Temps
Il faut alors imaginer les prouesses hors normes de ces hommes qui devaient, sans cesse, inventer de toute pièce l’ensemble de l’univers artistique.
Des humains extra ou des extra-humains.
J’ai commencé à réaliser que je travaillé « l’épaisseur du temps artistique ».
J’ai réalisé aussi, qu’il était important de montrer ce travail au plus grand nombre, que c’était une partie de mon rôle d’artiste, d’attirer l’attention des personnes sur l’art et des œuvres majeures de l’art.
J’ai décidé en 2012, de prendre en considération l’ensemble du monde artistique comme un « objet de réflexion », de travailler l’épaisseur de l’art.
Mais, je ne voulais pas faire un travail de documentation qui reste un peu froid à mes yeux.
A la même époque, je commençais à m’intéresser au losange. Il a suffit d’ajouter une barre horizontale au niveau supérieur du losange pour suggérer la forme d’un diamant.
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4.4. La 1ère série E’ye I – 1
Là (avec le format en diamant), j’étais convaincu entre le forme du support et le fond artistique qui est en ce qui me concerne un trésor : L’art est aussi précieux qu’un diamant.
Cela je voulais aussi le démontrer aux personnes.
Ensuite, il y a eu le problème des nombres des pièces (des œuvres).
J’ai repris les 8 éléments constitutifs d’un E majuscules.
Mon souci était toujours de montrer une sélection d’œuvres des origines jusqu’à nos jours.
Je dois faire remarquer que pour la frise dans les collèges et lycées, j’avais déjà une liste de 136 chefs d’œuvres.
Cependant, j’ai constaté que pour la 1ère série de 16 pièces, il n’était pas possible de citer les disciplines majeures des arts : peinture, architecture, sculpture, etc.
J’ai décidé pour la 1ère série de citer seulement la peinture, en effectuant, autant que possible, une distribution mathématique qui englobe 30,000 ans d’histoire de l’art.
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Notes et références
On n’a pas vu la synthèse de cette accumulation de richesse culturelle.
En bref, je crois qu’on voit ou je vais en venir…
Essayons de lancer un qualificatif à notre époque actuelle, en tenant compte ce que je viens de dire : je me hasarde avec « un nouvel esprit économique ». L’économie domine le monde : c’est la loi du marché, de l’offre et de la demande, de la production et de la consommation, etc.
Avez-vous remarqué que dans le nom choisit, il y a une contradiction : En effet, peut-on associer « esprit » et « économie » ? Le « sacré » et le « profane » ? Sont-ils compatibles ? (Nous n’allons pas répondre à la question aujourd’hui.)
A ce propos, je dirais que Fleming à trouver la pénicilline par inadvertance (il était brillant, mais négligeant), Colomb, la poussée d’Archimède, ils ont fait « autre chose », ils ont remarqué « autre chose ».